Le village de Montquintin

Les habitants de Montquintin sont dénommés « Les Montquintins ». 

En haut d’une butte témoin à 324m d’altitude, vivent dans un lieu exceptionnel une quarantaine d’habitants. Le village s’y caractérise par un groupement monumental inhabituel dans notre région, point de convergence de quatre routes sinueuses remontant des vallées.

Au sommet trônent les ruines d’un château féodal où se retira en 1760, Monseigneur de Hontheim. Il était évêque suffragant de Trèves et fut condamné par Rome suite à la publication d’un ouvrage mettant en cause la toute puissance du Pape sur les églises locales.

Cet édifice médiéval de forme trapézoïdale était flanqué de quatre tours d’angle dont deux seulement subsistent.  

Les murailles extérieures étaient bordées de profonds fossés alimentés des sources qui coulent du côté nord-est : les douves. Une partie subsiste encore de nos jours. Un large fossé sud-est a été amorcé puis comblé. Ce château eut à souffrir au cours de son histoire de cinq à six sièges et incendies.

L’ensemble seigneurial englobe également une ferme et un ancien colombier du 17ème siècle. On passe ainsi de la “haute cour” à la “basse cour”. 

L’église romane Saint Quentin antérieure au 10ème siècle présente des caractéristiques moyenâgeuses. Son bâtiment trapu est surélevé par rapport aux autres bâtisses du hameau. Sa tour sans clocher est orientée vers le village, telle une protection et le chœur tourné vers Jérusalem. L’édifice a subi l’influence gothique avant d’être profondément réaménagé au 17ème siècle.

A l’intérieur se trouve la dalle funéraire de l’évêque Jean Nicolas de Hontheim précité. On peut y voir également un bénitier gothique du 16ème siècle en grès, des stalles du 18ème et trois statues du 17ème en bois polychrome : Ste Scholastique invoquée contre les convulsions des enfants, St Roch protecteur de la peste et St Donat réputé pour éloigner les orages violents.

Sur la place, la ferme de la dîme construite en 1765 servait à l’origine à percevoir l’impôt du clergé sur les récoltes agricoles. Au 19ème siècle, elle devint l’école du village.

Le Musée Gaumais de Virton la transforma en un musée régional de la vie paysanne. La bâtisse tricellulaire de pierre chaulée témoigne de l’architecture traditionnelle en Gaume.

Elle abrite une collection d’ustensiles domestiques, d’outils traditionnels et de mobilier classique dans un habitat préservé.

De l’arrière de l’église, du paisible cimetière, se trouve un magnifique point de vue sur la campagne gaumaise.

Bernard Joannes